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Le vent frais du matin avant le réveil

glisse sur le lit des souvenirs de peau d’éclats de verre dans les pensées de ce que jamais personne ne pourra m’ôter.

A cœur ouvert

Les yeux fermés

Quand la vague se retire,

là.

Un moment juste/ce juste-moment où tout s’apaise,

dont on ne sait s’il est sage, raisonnable

ou seulement

dans une calme perspective

ou seulement

à cœur ouvert le frais du vent me happe dans sa vague et chaque pore revient à cet exact moment du sommet de la vague où il faisait le même frais, le même soleil.

Etrange ouverture d’un cœur dans l’écume des jours, là

ouvrir les yeux dans ce calme d’un vent qui vague qui se retire

ouvrir son corps dans l’écume des jours, là.

Se retrouver malgré soi à l’exact-moment-d’avant, là

sans même avoir mal  seulement sentir que l’autre ne respire pas derrière, qu’il s’en est allé avec la vague,

ce que jamais personne ne pourra m’ôter.

Sentir l’odeur de son propre corps où s’attache une alliance à la vague, l’écume d’un amour, le soleil dans la chambre, la fatigue des draps, là.

Etre bien avec les hirondelles à se dire, que c’est bon d’être là.

 D’avoir vécu la vague          

l’écume                                 

les jours, là.

Un juste-moment

ce que personne jamais ne pourra m’ôter.

Les yeux fermés, être à sa vie,

dans cette permanence dont l’existence se rappelle d’un coup,

au creux du lit,

un matin sans vague

– on  aurait parié l’empire des sens que l’autre était, là –

Les yeux qui s’ouvrent d’un coup, là.

 Etait-ce l’autre qui se retournait dans son sommeil ?

Eveil à cœur ouvert, le vent frais, la couette que l’on remonte et cette pensée : ai-je parlé dans mon sommeil ? ai-je fait l’amour ? Combien de fois ? Est-il parti  pendant que je rêvais, m’a-t-il regardée, s’est-il souvenu de nos baisers ?

Se lever

Prendre son temps/son thé

Ouvrir la voile du rideau noir

Le ciel est bleu, là

Caresser son bras

Sentir ce que lui sent quand il me caresse en sachant que jamais je ne saurais ce qu’il a vraiment de moi au bout des doigts.

Open heart/ cœur ouvert

Un huit dans le ciel prêté aux hirondelles

L’infini

la matière, 

là.

 Certitude, d’un coup, que tous les jours, on se doit de construire des châteaux de sable à donner à la vague, ne pas avoir peur d’aimer que la vague nous les prennent, saisir que notre place est là, à la joie du château de sable que l’on crée, comprendre qu’il en faut tous les jours pour construire son être, que chaque baiser donné ne sera pas repris, que chaque regard offert s’inscrira dans le temps, que chaque juste-moment est dans le sable du château

Que n’avons-nous  pas fait que la vie ne  nous donnera plus ?

Se recoucher

Tirer la couette

sur ce que l’on ne pourra jamais nous ôter.

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Savoir y perdre

Grand écart entre le réel et l’eau. L’eau tu plonges. Le réel effracté dans les reflets.

Tu ne sauras jamais.

Dequidequoi. Et pourquoi/ et parce que/ et cependant/ et néamoins/

Le sens ? Aucun. Seul un désir. Les écoutilles du désir et l’insu de là où tu plonges.

Jamais tu ne sauras ce « je » que tu suis comme une ombre tapie, que tu revendiques

alors que.

Rien.

Oui

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L’image dans le miroir c’est l’entour-loupe.

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Invisitable

IMG_1028La petite note sur la table

jonchée des déchets des mots de la veille.

Le fil

rouge sang

entre bouche ouverte aux mouches.

Tout la détermination de la nuit suinte

La lumière ce matin

l’aile d’oiseau au pas de la porte

entre filet d’une nostalgie d’un tout.

La petite note sur la table. La table dans la tête.

Rouge sang.

Note jetée dans les déchets.

Oublier et passe.

Les mots cendres

Les mots quai

Gare à toi .

Sans arrêt.

Les mots aux ailes coupées et

et

rien.

Invidia par la fenêtre jetée aux passants

ils ont l’air heureux non ?

L’aile rouge sans l’oiseau là devant le seuil  et

ils ont l’air heureux non ?

Note, là sur la table le jour et l’heure,

les passants qui s’exposent.

Mouches sur les bouches

Mots sur les lèvres mortes

Les mots tigres

Les mots obstinés

La note obsédée

Ils ont l’air heureux non ?

 

 

 

 

 

 

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Mais où ?

Que faire de cet insensé absurde qui file le temps comme le sang dans nos artères ?

Comment faire le grand écart entre la naïveté des choses, le bleu cru du ciel qui menace de s’effondrer et l’humain qui n’en porte que le nom.

Où faire atterrir ce qui reste de vie debout dans les ruines du monde fini ?

Que pourrions-nous encore inventer qui n’en soit pas folie, que pourrions inventer qui ne soit pas réparation, que pourrions-nous inventer qui ne soit pas autre chose que le germe possible de la destruction ? Que peut-on encore oser toucher sans le salir ?

A corps ouvert fendu sous le poids des décharges humaines, pleines à craquer de férocité, d’abjection, de mal en pis que toujours on y retourne à la guerre, à la haine, à l’étranger idéalement hideux.

A coeur fendu ouvert au couteau à la plaie infinie, plus longue que le corps ne donne à voir. Il ne suffirait pas ?  Il faudrait tuer le mort pour pouvoir se rengorger d’exister ?

Saturation sidération, images sublimes de catastrophe à la régalade des nantis, vive la mort ; pour que les uns n’aient plus mal parfois on souhaite. Achevez-les, comme les chevaux. Pure folie qui en un éclair foudroie une généalogie devenue idiote : penser l’humanité.

De loin regarder Neverland sous la brûlure du soleil.

Où atterrir dans Neverland ?

Comment écrire encore la douceur de l’automne quand la douleur de l’été envahit l’ici et que jamais de là-bas ne pourra être oublié les morts que nous laissons s’entasser très là-bas . Quand avance la banquise et que bientôt hommes et femmes s’entredéchireront pour une goutte d’eau ?  Quand nos poubelles sont à l’échelle des ogres consuméristes que nous sommes.

Il disait « je ne sais pas, nous devons ne pas aimer nos enfants, et petits enfants, pour continuer ainsi ».

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Nous sommes  ces « jusqu’ici tout va bien » roulant à tombeau ouvert vers la chute.

Elle ne sera pas notre. Ravis et souriants, nous la léguons à nos enfants. Nous avons donc notre vengeance. Celle qui s’additionne avec les générations. Cela n’a pas suffit de se venger de notre propre naissance en les faisant à leur tour naitre. Il faut aussi que sous couvert de nos baveux baisers, nos regards attendris et gluants, nous nous vengeons de ne pas les voir assez souffrir ?

L’anthropocène à nos enfants pour un spectacle vivant où il s’agira de trouver la meilleure manière de crever ou pas.

Puisque tout est fini tout est possible…

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Lulu, femme nue ( film)

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Femme nue

Lulu,

de l’outrecuisant devoir d’être affublée pour faire semblant

elle était marquée au fer

pleine comme une outre des regards bienmalveillants la déclamant comme

outrée d’être ce vide dont on fait les images

femme nue,

rien de plus que soi

assise sur soi

dans la soie  gisent les vers, le puant innommable de la condition, toutes et tous là  semblables

nous en resterons là

le reste

c’est l’impossible tombé, à terre

Femme nue à soi

Loin des standards, que ça pique debout.

Les standards élevés les femmes couchées

Femme nue, enfin,

sans honte, juste elle.

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Passation

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C’était comment où que nous partions ? La couleur du ciel t’en souviens-tu ? Le sable que l’océan défait, les bois ramassés pour une grillade marine, les yeux verts des vagues.

Les feux à la bougie. Les pirates à l’agonie.

– ton enfance je la voulais  badine et jolie comme l’herbe tendre –

Un jour, dans le grain de ta voix d’homme, la trace.

Battue par les vents, ouvragée et sonore.
Un jour, dans le grain de ta voix d’homme, la trace.
Battue par les vents, ouvragée et sonore.

Ce jour, juste consoler tes larmes à venir, j’ai rêvé.

Ce jour en attendant le prochain
que tu pouvais mettre fin à tes jours
pensé, qu’à l’aube de ta vie tu pouvais renoncer.

La veille,
-Tes appels au secours comme des pattes de chats-

touché du doigt les détresses
senti la fragilité qui en une fois peut nous faire préférer l’ombre
trouvé dans ta voix dans tes mots des interrogations éternelles ?

Ce jour, j’ai tremblé, j’ai eu peur, j’ai pleuré,

loin de nos ravages.

 

 

 

Plus jamais nous ne pourrons envisager
le monde comme réversible. (Enfin !)

………÷………=

Comment penser
quand ça chute et désastre
dans l’inévitable choc
d’un vieux monde qui voudrait encore
se vouloir maître ?

Ne plus consentir, je te souhaite.

à J.

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C’est juste au coin…

…sans point de suspension, qu’il faut aller.  Surtout quand tout est flou, full, flou, tangage et mal de mer. Disparaitre dans la ligne d’un pas ; effacer une à une les actualités.  A être dans le flux, le contis_145bflou du monde on devient full et flou.

 Just now, tout est flou au pied du pas               à faire, lettre quotidienne pour gagner son                    alpha, oméga, alphabet. C’est évident que tout se craquèle, sous le fard.

                                                L’humanité. C’est trop tard.                                                                                                   Il disait :  » Pour l’humanité, c’est trop tard ».

Regarder donne mal aux yeux pourtant en bas à droite…                  faire fi, enjamber  et    hop juste au coin… the game isn’t over , please.

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Laverie

Tourne et siphon.

L’eau.

Aspirée – tu vois la douche c’est comme ça le matin –

Tourne et siphon.

Avec cheveux, pêle-mèle.

Tu es.

Sous la douche.

Qui s’y frotte s’y lave.

Le ciel au dessus , en dessous, par dessus , à côté, droite et gauche , un ciel devant soi et là.

Tu vois là

à tes pieds. Le siphon.

Le ciel sans dessus-dessous

-La douche c’est comme ça aussi le soir-

L’espoir dans le siphon.

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Place d’Arménie

Place d’Arménie les papiers volent sous le vent de l’oubli. Souvenirs en volutes dans la poussière de la ville. Gros grain dans l’œil à ne pas voir— à ne pas voir là, les trois visages à ton pied. Ta semelle sur la place à peine trace l’espace que les trois regards plaquent tes pas aux égouts de l’histoire.

                                                                                                                                                            Passe à rebours la jaune ironie crevant ses sacs au vent des souvenirs. Dans les volutes peut-être s’esquisse aux commissures, des lèvres, là, de l’œil et de la moustache, peut-être s’esquisse au revers des raies au vent un sourire parmi les traits des visages encore présents des Arméniens sur la place, sur la place d’Arménie, à savoir ne connaître jamais le biais de tous tes pas.

                                                                                                                                                          Derniers égards aux pas croisés. Silence de ceux qui restent. Silence de ceux qui passent. Témoins fragiles de la place, demain s’effacent les faces. Mais toi tu ne le sais pas, naïf passant du présent.

 

                                                                                                                                                               ***

Texte écrit par Claire Dutrait, pour Urbain, trop urbain, qui invite sur son site mon texte « Passe et repasse, belotte et rebelotte », dans le cadre du projet des vases communicants: “Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.”

http://www.urbain-trop-urbain.fr/passe-et-repasse-belote-et-rebelote

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A l’infini,

tu n’existais pas,

tu disais.

Que tu n’avais que des fragments d’une vie élémentaire, perdus au fur et à mesure.

Que tu vivais, oui, mais non, tu n’existais pas. Que tu t’efforçais parfois à trouver une trace de toi qui te ferait être enfin quelqu’un, ailleurs que dans une vie imaginée.

Que tu étais perdue toujours et pour toujours.

Tu répétais sans cesse la phrase d’un autre : Pourquoi existe-t-il quelque chose plutôt que rien ?

Mais alors pourquoi ?

A l’infini, au coin des rues, aux passants, aux avenues tranchantes, aux oiseaux du parc, à l’infini tu le disais.

Je ne suis rien. Un souvenir brûlé, une trace qui s’efface, et pourtant.

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