tu n’existais pas,
tu disais.
Que tu n’avais que des fragments d’une vie élémentaire, perdus au fur et à mesure.
Que tu vivais, oui, mais non, tu n’existais pas. Que tu t’efforçais parfois à trouver une trace de toi qui te ferait être enfin quelqu’un, ailleurs que dans une vie imaginée.
Que tu étais perdue toujours et pour toujours.
Tu répétais sans cesse la phrase d’un autre : Pourquoi existe-t-il quelque chose plutôt que rien ?
Mais alors pourquoi ?
A l’infini, au coin des rues, aux passants, aux avenues tranchantes, aux oiseaux du parc, à l’infini tu le disais.
Je ne suis rien. Un souvenir brûlé, une trace qui s’efface, et pourtant.